Le célèbre Pr Hung Thai-Van, Président de l’AFREPA* et responsable de la Consultation multidisciplinaire d’acouphénologie au CHU de Lyon, a récemment pris position dans un article intitulé Acouphènes, pathologie complexe, prise en charge complexe.
Il met en avant trois points essentiels à prendre en compte pour une amélioration du suivi de cette pathologie grandissante. En voici quelques extraits :
« Il est illusoire d’espérer une amélioration de cette prise en charge si des mesures incitatives ne sont pas mises en place pour permettre aux ORL de mieux s’occuper des pathologies auditives complexes. L’acouphène en est une, et les associations de patients qui l’ont bien compris mènent un combat légitime. À l’évidence, une consultation de 20 minutes ne suffit pas lors d’un premier rendez-vous »
« la visibilité des professionnels de l’audition spécialisés en acouphènes est encore insuffisante, et ce malgré le puissant travail de recensement et de maillage des compétences que l’AFREPA* a effectué ces dernières années… Améliorer la visibilité des spécialistes des acouphènes pourrait passer par l’obtention de diplômes spécifiques et/ou la modification des parcours de formation existants. Ne le devons-nous pas à nos patients ? »
« le diagnostic des pathologies auditives complexes par le praticien libéral reste entravé par l’absence d’évaluation objective de la fonction endocochléaire* en consultation de routine. Cette évaluation est pourtant indispensable pour répondre à la question de l’origine topographique des acouphènes. Pourquoi n’est-elle pas réalisée en dehors des centres hospitaliers experts, alors que nombre d’explorations neuro-radiologiques ne permettant pas de répondre à cette question centrale le sont ? Si la CCAM reconnaît depuis 2005 la pratique des otoémissions acoustiques*, l’acte n’a toujours pas de tarification chez l’adulte en dépit de l’investissement qu’il nécessite. »