Les chiffres de la santé auditive au travail

Alors que le bruit au travail progresse silencieusement, une nouvelle enquête de l’Association Nationale de l’Audition révèle l’ampleur du phénomène : 6 actifs sur 10 se disent gênés, un chiffre en hausse de +10 points depuis 2017. Derrière ce constat, un angle mort majeur de la loi de santé au travail : les expositions sonores en dessous de 80 dB. Pour rappel, la réglementation actuelle ne se déclenche qu’au-delà de 80 dB pendant 8 heures (réduction à la source, protections individuelles, dépistage obligatoire). Mais en deçà, rien n’est prévu. 

« Dans les environnements du quotidien (bureaux, écoles, commerces, cantines, plateformes téléphoniques), les niveaux sonores oscillent régulièrement entre 55 et 75 dB. Invisibles dans la réglementation actuelle, ces expositions fragilisent pourtant déjà la santé : fatigue, difficultés de concentration, altération de la compréhension de la parole, aggravation des risques psychosociaux et incidence sur les troubles musculo-squelettiques ».

Et derrière cette pollution sonore du quotidien, un constat se dessine : les femmes sont en première ligne, davantage exposées dans des métiers bruyants mais peu reconnus comme à risque.

Côté cadre réglementaire, l’association recommande d’abaisser le seuil d’attention à 55–75 dB pour intégrer les environnements tertiaires (bureaux, écoles, commerces), mais aussi de généraliser le repérage précoce (dépistage systématique, suivi renforcé en santé au travail). Sans oublier d’inclure le bruit dans les politiques de qualité de vie au travail et de prévention des risques psychosociaux.

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