Formation des guides de jardins botaniques et zoologiques

L’ALDSM a été sollicitée par la responsable des visites guidées du jardin botanique du Parc de la Tête d’Or pour animer des ateliers pratiques pour les stagiaires du colloque «  Accueillir un public empêché » . Les stagiaires venaient de la France entière, mais également de Suisse et de Belgique. Afin d’ouvrir les visites guidées à un public différent : personnes en situation de handicap ou en difficulté, il était important de faire le point sur les besoins des différents visiteurs.

Isabelle Caniaux et Aisa Cleyet-Marel ont préparé un atelier d’une heure, qui comportait une partie théorique en salle et une partie pratique qui s’est déroulée dans les grandes serres. Nous avons expliqué les besoins spécifiques des DSEM (devnu.e.s sourd.e.s et malentendant.e.s), la différence entre les sourds signants et les autres handicapés auditifs et nous avons mis l’accent sur la communication avec les DSEM.

Dans la grande serre, nous avons proposé trois exercices : la découverte de la lecture labiale (deviner des mots d’une liste en lecture labiale), la lecture d’un texte pour un public malentendant (les stagiaires portaient des casques anti-bruit) et un échange oral à partir d’une série de propositions afin de définir les bonnes pratiques.

Nous en avons retenu sept :

  • Trouver un endroit calme
  • Se placer en face du groupe
  • Avoir son visage bien éclairé et ne pas être à contre-jour
  • En plein air, avoir un obstacle dans le dos ( mur, panneau, arbre)
  • Parler distinctement, lentement sans surarticuler
  • Prévoir des pauses dans la visite
  • Si besoin écrire les informations importantes sur une ardoise effaçable

Nous avons réitéré l’atelier trois fois. Les exercices pratiques ont suscité un vif intérêt. L’exercice en binôme : « l’entendant » lisant un texte et le « malentendant » portant un casque fut une surprise pour certains. Les stagiaires, assez jeunes dans l’ensemble, se sont montrés intéressés, curieux, investis, ouverts et actifs. Nous avons répondu à leurs questions, pointues parfois. Un guide voulait savoir si le chant des oiseaux au printemps pouvait être une gêne pour le public malentendant. Une autre personne nous a interrogées sur ACCEO ; une solution d’accessibilité téléphonique adaptée aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles ou aphasiques afin de pouvoir communiquer avec des établissements publiques ou privées.

Dans l’ensemble, les stagiaires ne connaissaient pas les besoins des personnes DSEM et n’avaient pas pris de dispositions spécifiques pour des groupes de personnes âgées alors que la presbyacousie est très fréquente après 60 ans.

Ce fut une matinée très satisfaisante pour tous : les stagiaires qui visiblement ont apprécié cette sensibilisation et ont découvert le monde du déficit auditif ; les « formatrices », très bien accueillies, contentes du retour des stagiaires et de l’organisateur, ce qui donne le sentiment d’avoir contribué à la cause des malentendants.

Aisa Cleyet-Marel et Isabelle Caniaux

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