La communication est un art difficile

Pour notre stage de lecture labiale de novembre, les orthophonistes nous avaient préparé un petit livret de rappels, je reprends ici ce qu’Anne PEILLON, nous a exposé sur un sujet que nous évoquons rarement. Je l’ai trouvé intéressant et précis.

Mal entendre est une souffrance pour la personne malentendante (frustration, énervement, fatigue, risque d’isolement…), mais pour son partenaire de communication aussi !

  1. Ressenti du partenaire habituel (conjoint, ami…)

Il doit s’adapter à un changement, (surdité acquise ou évolutive), comprendre la différence entre « entendre » et « comprendre » (confusion des sons, nécessité de décrypter), assumer des tâches rendues difficiles par le trouble auditif (téléphone, rendez-vous la banque…), faire des efforts pour se faire comprendre, partager un environnement adapté (ex : le sous-titrage).

Les deux partenaires ont une tolérance différente aux bruits, il doit s’adapter (télé trop forte). Ils doivent partager un environnement adapté (les sous-titres peuvent être gênants).

C’est un handicap de communication partagé !

Pour communiquer à deux, il est d’abord nécessaire de savoir de quoi on parle. Un message est véhiculé par un langage et peut aussi véhiculer une émotion. Il faut une adéquation entre le langage, les gestes, l’intonation et les mimiques qui vont soutenir l’information. Une collaboration est nécessaire.

Favoriser les conditions de l’échange :

  • Se placer au bon endroit (en face, bien éclairé), dans une ambiance calme

  • S’approcher de son interlocuteur

  • S’appuyer sur tout ce qui fonctionne (contexte, gestes…)

  • S’assurer que l’on a bien compris (poser des questions, reformuler, répéter)

  • Dire quand on ne comprend pas

  • S’accorder du repos

Coopérer plutôt que s’affronter

Chacun a des difficultés, elles sont différentes, nous sommes co-responsables de la qualité de leur communication.

  • Se dire mutuellement quand c’est trop difficile (dire « je » plutôt que « tu »,

« je n’ai pas tout compris » plutôt que « tu parles trop vite »)

  • Rester objectif, neutre, décrire la difficulté

  • Reconnaitre l’effort de son partenaire

  1. Avec un partenaire inconnu ou peu fréquent

La perte auditive ne se voit pas ! Prévenir son interlocuteur et le lui rappeler si nécessaire

  • L’aider à être un bon interlocuteur (placement, articulation, débit…)

  • Demander qu’on écrive les informations importantes (horaires, adresses…)

  1. Et en groupe ?

L’augmentation du niveau sonore, les changements fréquents de locuteur, (on ne le repère pas) et les chevauchements dans les prises de parole accroissent les difficultés. Les locuteurs ont des compétences différentes. Il est difficile de cerner le sujet, ils changent fréquemment.

Comment s’adapter ?

  • S’il y a un locuteur principal, le prévenir (et éventuellement prévenir le groupe)

  • Trouver une place stratégique

  • Anticiper en essayant de limiter la taille du groupe

Et toujours informer de sa perte auditive !

Conclusion :

La réussite de l’échange dépend de nombreux facteurs, les objectifs étant que l’échange aboutisse et que chacun en garde du plaisir.

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