Aïsa et Lyliane au CARPA

La formation organisée par le CARPA (Collectif des Associations du Rhône Pour l’Accessibilité) le 10 novembre dernier était le second volet d’une série de trois. Le thème du jour s’intitulait «Connaissance des handicaps». La formation se voulait interactive et les trois formateurs nous ont proposé des ateliers de mise en situation pour mieux appréhender les difficultés d’accessibilité que chaque groupe peut rencontrer. On n’a pas parlé des polyhandicapés.

Atelier handicapés auditifs :

Quatre exercices :

  1. Écoute dans le bruit. L’animateur a donné des bouchons d’oreille et un casque à une personne volontaire et a demandé à la salle de faire du bruit ( musique, taper, parler etc.) Le cobaye devait essayer de rentrer en contact avec les autres. Résultat : communication impossible ! Solutions : faire des gestes ou écrire.
  2. Élocution: Didier a rempli sa bouche avec des chamallows et nous a parlé. Résultat : paroles incompréhensible, voix altérée et lecture labiale impossible. Didier explique que les sourds de naissance ont appris à parler avec une orthophoniste et que leur voix est parfois désagréable et leur propos maladroits.
  3. Lecture labiale : Didier nous dit deux phrases en Lecture labiale : Bonjour comment ça va ? Phrase comprise. Puis Le pain est bien. Incompréhensible à cause des sosies labiaux : m=b=p Solution : Interprète, preneur de notes ou l’écrit
  4. Syntaxe LSF est différente de la syntaxe en français : Je suis cloué au lit . Le sourd de naissance le prend au premier degré.

Je suis intervenue en précisant que les sourds de naissance ne représentent que 300 000 sur les 6 millions de malentendants en France et que les sourds signants ne sont que 120 000 ! Que les besoins en accessibilité des sourds de naissance sont bien différents que pour les DSEM.

Atelier handicap mental :

Situation de départ ; Vous êtes visiteur dans une usine en Chine quand une alarme retentit et que vous sentez une odeur de fumée.

Travail en 3 groupes ; Question que se passe-t-il ? Que faites-vous ?

  1. Sur le panneau d’affichage apparaît un texte en chinois.
  2. Sur le panneau d’affichage apparaît un texte en français très compliqué et illustré avec une image qui n’a rien avoir avec le texte
  3. Sur la panneau d’affichage apparaissent 5 pictogrammes avec une petite phrase courte d’explication.

Résultat : le groupe 3 a eu la bonne réaction car ils avaient compris que l’usine organisait un barbecue dans le jardin et qu’un signal sonore les avertirait que c’était l’heure d’aller au rdv dans le jardin. Les deux autres groupes n’ont pas su quoi faire.

Emmanuelle nous explique que le texte du groupe 3 était écrit en FALC ( facile à lire et à comprendre)

Pictogramme de FALC

Elle explique que les handicapés mentaux ont du mal à réfléchir, à conceptualiser , à communiquer et à faire des choix.

Atelier handicap visuel :

Gérard, aveugle, nous a fait une démo de la marche avec la canne blanche avec et sans détection électronique d’obstacles. Il avance en balayant de gauche à droite avec sa canne pour repérer les obstacles.

Pour les malvoyants : pour lire les textes, il est judicieux d’aérer et marquer les contours.

Atelier handicap moteur :

Les animateurs avaient prévu des fauteuils roulants manuels et un déambulateur pour une mise en situation.

Didier Rousset lui-même en fauteuil roulant a expliqué le maniement du fauteuil, les valides ont éprouvé quelques difficultés pour ouvrir une porte, se mouvoir dans l’espace.

Mise en situation personnelle (Lyliane)

J’ai fait le rôle du malvoyant : j’étais un peu paniquée, je tournais en rond, j’utilisais mal ma canne.

J’ai également joué le rôle de l’aveugle : je me sentais rassurée en étant accompagnée d’une « voyante » à condition de bien entendre et de comprendre. Que cela doit être compliqué en étant sourd profond et aveugle !

Quel que soit le handicap, il est important que le maintien et la compréhension se fassent par des choix spécifiques : des informations visuelles, écrites et audios. Il ne faut pas prendre des décisions à la place de la personne, cette dernière doit préserver son autonomie. On l’aide si elle le demande.

On a terminé la formation autour d’un petit buffet, les échanges étaient passionnants.

Conclusion : Une excellente formation, bien pensée et animée avec enthousiasme et professionnalisme.

Aisa Cleyet-Marel

« C’est la première fois que je viens à cette formation, je l’ai trouvé passionnante, cela m’a permis de conforter la vision et la difficulté de la vie au quotidien des handicapés. Les animateurs se sont vraiment investis. » Lyliane Pauilhac

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