2016 SO Juin

 

 

N° 393

 

 

«  Qu’importe la surdité de l’oreille, quand l’esprit entend ? La seule surdité, la vraie surdité, la surdité incurable, c’est celle de l’intelligence »

Victor HUGO (1802-1885)

 

 

La dépendance au son

 

Pourquoi cette dépendance, devenue presque naturelle, d’effets spéciaux, en tout genre, dans notre société consommatrice ?

Nous savons tous que, de plus en plus, les jeunes sont accros particulièrement au bruit de la musique. Se « sentir vivant », toute la journée, voire même la nuit, reste leur leitmotiv ! Mais cette immersion sonore se généralise, et monter le son devient une grave habitude, que ce soit chez soi ou dans des lieux divers (lieux musicaux, gares, salles d’attente, grands magasins, commerces, etc…)

La réglementation applicable aux lieux musicaux découle d’un décret spécifique du 15 décembre 1998. Par lieux musicaux, on entend les discothèques, bars, restaurants et tous les endroits dont l’activité suppose la diffusion festive de musique amplifiée. Le décret de 1998 impose aux exploitants de ces établissements de limiter à 105 dB le niveau moyen de l’intérieur de l’établissement et le niveau de crête à 120 dB.

Qu’en est-il aujourd’hui, aussi bien de la diffusion de la musique que du bruit ?

Selon le Dr Pascal Foeillet, médecin ORL, Secrétaire général de la JNA, « sans que nous le sachions, notre oreille commence à souffrir du bruit, sans expression de douleur, au-delà de 80 dB pendant 8 heures ». Notre société de consommation actuelle impose, de plus en plus, des façons d’agir qui, à terme, nuisent à notre SANTE. Un piège qui perturbe la santé, aussi bien de celui qui n’entend pas bien que de celui qui entend parfaitement ! L’impact du bruit intervient d’ailleurs de manière sournoise et peut être très perturbateur !

Ayant eu l’occasion de me retrouver, avec une amie bien-entendante, dans un restaurant équipé de sono et d’écrans de télévision, nous avons « souffert » de cette installation. Avec, en plus, le fond sonore des conversations, la souffrance était plus qu’évidente. Inadmissible !! Nous avons obtenu, bien difficilement, une baisse du son musical. Pourquoi une telle « agression » ? La vie en société nous impose, tout de même, des choix judicieux qui doivent éviter de faire n’importe quoi, afin de ne pas nuire à autrui. De quoi faire sourire !!

« LAISSER TOUT FAIRE » dans le domaine de l’audition n’est pas permis. Critiquer ou agir isolément ne suffit plus. Il devient indispensable d’enrayer cette forme de « liberté » qui nous enchaîne dans un cercle devenant vite étouffant et intolérable ! Faire prendre conscience que rester dans le calme, plusieurs heures par jour si possible, est un bien-être pour les oreilles ! Cela peut même mettre nos acouphènes en sourdine !

Il convient d’intervenir auprès des instances gouvernementales, afin que l’utilisation de la musique soit très sélective dans le domaine public. Cette action pourrait être du ressort du Bucodes Surdifrance qui fait partie du CNCPH (Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées), cet organisme ayant un lien direct avec le ministère chargé des personnes handicapées.

Suzette MALLEIN

 

L’Autorité de la concurrence se penche sur le prix des audioprothèses.

 

Par décision du 3 février 2016, l’Autorité de la concurrence s’est auto-saisie pour avis sur le secteur des prothèses de correction de la surdité.

Une enquête d’UFC-Que Choisir de septembre 2015 a dénoncé un certain nombre de défaillances du marché. D’après cette étude, les prix des prothèses seraient dissuasifs et expliqueraient le sous-équipement des patients. Un tel diagnostic est partagé par la Cour des comptes dans son rapport de 2013 et par l’IGAS dans son rapport d’avril 2013.

La prise en charge de ce handicap s’est nettement améliorée ces dernières années avec le développement des aides auditives.

Il existe aujourd’hui en France entre 5 et 6 millions de personnes atteintes de déficience auditive La diminution des capacités de l’ouïe représente un véritable enjeu de santé publique dans la mesure où elle provoque chez les patients des difficultés de communication, un isolement, empêche la socialisation et favorise la dépression et certains troubles neurodégénératifs (Alzheimer, pertes de mémoire…).

Le marché des audioprothèses représente un chiffre d’affaires de 927 millions d’euros et fait intervenir trois types d’acteurs. En amont, les fabricants, établis à l’étranger, au nombre de six. Et les centrales d’achat qui assurent le référencement des produits. En aval, la délivrance est effectuée par environ 3000 audioprothésistes, professionnels de santé ayant suivi une formation spécialisée.

La régulation du marché intervient au niveau de la distribution des prothèses.

Si la fixation du prix des audioprothèses est libre, le marché est néanmoins réglementé par le code de la santé publique et le code de la sécurité sociale dans l’intérêt des patients. Ainsi, la pose d’une audioprothèse est soumise à prescription médicale et un devis normalisé doit être remis au patient. Le prix de vente de l’audioprothèse inclut l’ensemble des prestations de suivi échelonnées sur 5 ans. Les audioprothésistes bénéficient d’un monopole sur l’appareillage des malentendants, qui est légalement défini dans le code de la santé publique. A ce titre, ils sont chargés du choix de la prothèse, de sa pose, de son adaptation et des prestations de suivi.

En France, sur 4,4 millions de personnes appareillables, 1,5 million porte une prothèse, soit 32 %. Ce taux a doublé en 15 ans. En comparaison, le taux d’équipement est de 34% en Allemagne et de 41,1% au Royaume-Uni. Ce sous-équipement des Français provient de deux causes principales : les freins psychologiques (stigmatisation, esthétique…) qui ont tendance à s’estomper avec la miniaturisation des appareils – et leur coût élevé (en moyenne 1550 € par oreille) représentant une charge significative pour les patients. Or, des leviers de concurrence peuvent être mobilisés afin de satisfaire les besoins des déficients auditifs en améliorant le fonctionnement du marché.

Le prix moyen d’une prothèse en France en 2014 s’étendait de 950 à 1850 €. Pour les deux oreilles (80% des personnes), la facture s’élève en moyenne à 3100 €. Ce prix apparaît élevé au regard du coût des composants (entre 50 et 90 €) et il n’a pas baissé malgré l’innovation technologique permanente. Il est légèrement supérieur au prix relevé dans les autres états européens, sauf pour le haut de gamme. Il constitue un obstacle à la satisfaction de la demande dans un contexte de faible remboursement par l’Assurance maladie et les complémentaires santé.

L’assurance maladie participe à hauteur de 120 € par prothèse et les organismes complémentaires à 330 €. Dès lors, le reste à charge est en moyenne de 1100 € par oreille. La solvabilisation n’est donc pas assurée de manière satisfaisante.

Le prix moyen de vente HT d’une prothèse auditive par le fabricant peut aller de 200 € pour une offre en entrée de gamme à 800 € pour une prothèse haut de gamme. Les fabricants dégageraient sur ces prix de vente une marge nette allant de 5 à 13%

En France, le prix d’une prothèse est en moyenne de 1550 € par oreille. Ce prix inclut l’appareil, son adaptation et l’ensemble des prestations de suivi considérées jusqu’à présent comme indissociables. En effet, le devis normalisé remis au patient doit distinguer le prix de l’appareil et des prestations. Le niveau élevé des prix s’explique par les marges pratiquées par les intervenants. Si celles des fabricants ou des centrales d’achat paraissent modérées, celles des audioprothésistes sont plus élevées. Ces derniers appliqueraient un coefficient multiplicateur de 3 à 3,5 sur le prix d’achat. Leur marge brute varie donc de 650 € à 1250 € (soit une marge brute de 70 à 75%). Le principal poste de dépense des audioprothésistes est constitué par les coûts salariaux. Il s’agira d’étudier si une telle rentabilité de la profession est justifiée sur le plan économique.

Bien que les prix de vente au consommateur français soient élevés, les prix pratiqués dans les autres pays européens (Allemagne, Royaume-Uni par exemple) sont similaires. Force est de constater que la prise en charge par l’assurance maladie ou les mutuelles est bien inférieure à celle pratiquée par ces pays voisins. En conséquence, le reste à charge pour le patient français pèse dans le prix de vente final.

Des pistes sont envisagées pour réduire la facture d’achat des prothèses :

– le découplage entre la vente de l’appareil et la fourniture des prestations de suivi ;

– l’augmentation du numerus clausus des audioprothésistes pour permettre une réduction des coûts salariaux ;

– dans le marché des produits de santé règne une forte asymétrie d’information entre les professionnels et les consommateurs. En effet, le professionnel de santé détient seul, de par ses qualifications techniques, les informations permettant de satisfaire aux besoins du patient. Cette asymétrie laisse aux audioprothésistes une grande liberté d’appréciation dans la préconisation de l’appareil, ce qui leur permet d’orienter la demande vers les prothèses haut de gamme. En effet, un rôle de prescripteur leur est de facto délégué puisque l’ordonnance délivrée obligatoirement par le médecin (ORL en général) ne mentionne jamais le type d’appareil à poser ;

– le développement des réseaux mutualistes pourrait jouer un rôle pro-concurrentiel.

Lien :http://www.autoritedelaconcurrence.fr/pdf/avis/16soa01.pdf

Jean Maurice PLISSONNIER

 

Conférence de l’EFHOH – 2 AVRIL 2016(2e partie)

 

Détails et déroulement de la journée :

Discours d’ouverture

Pr. Bruno Frachet, Président d’Agir pour l’Audition
Marcel Bobeldijk, Président de l’EFHOH
Richard Darbéra, Président du Bucodes SurdiFrance.

http://www.agirpourlaudition.org/fr/

http://www.efhoh.org/

http://www.surdifrance.org/

10h20 – Résultats de l’enquête Baromètre Santé Sourds et Malentendants. Les résultats d’une enquête réalisée par l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé (INPES) sur les personnes sourdes, malentendantes et touchées par d’autres troubles de l’audition seront présentés. Les questions de santé mentale, de répercussion du travail sur la santé ainsi que de l’accès aux soins seront traitées en particulier. Par

Audrey Sitbon, Chargée d’études et de recherches à l’INPES.

http://www.inpes.sante.fr/lsf/pdf/rapport-a-la-sante-surdite-resultats-etude-qualitative.pdf

11h05 – Une législation européenne sur l’accessibilité qui ouvre de nouvelles perspectives. Le 2 décembre 2015, la Commission Européenne a publié un projet de loi qui établit des exigences communes pour l’accessibilité de certains produits et services en Europe : ordinateurs, guichets automatiques, smartphones, téléviseurs, transports, commerce électronique, etc. Actuellement, il n’existe pas de législation européenne sur l’accessibilité. Cet Acte sur l’Accessibilité ouvre donc de multiples perspectives pour les personnes en situation de handicap. » Par Alejandro Moledo, Responsable des questions relatives aux technologies et à l’innovation au Forum Européen des Personnes Handicapées Salle de conférences (niveau 0 / RDC) 5 Programme de la journée Beaucoup de bruit pour mieux s’entendre.

https://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2015/FR/1-2015-615-FR-F1-1.PDF

11h35 – Résultats des enquêtes EuroTrak 2009-2015 sur les appareils auditifs. Les grandes tendances observées par ces enquêtes sur l’appareillage auditif dans différents pays d’Europe seront présentées : les chiffres de la perte d’audition et de l’acquisition d’appareils auditifs, l’image des appareils auditifs, le niveau de satisfaction des usagers et les impacts sur leur qualité de vie. » Par Søren Hougaard, de l’EHIMA (Association

européenne des fabricants d’appareils auditifs).

http://www.ehima.com/

14h00- Appareils auditifs : une prise en charge professionnelle dans l’intérêt de l’usager… perspective européenne. L’ AEA (Association Européenne des Audioprothésistes) a pour objectif d’améliorer la qualité de service en matière de correction auditive, de garantir un marché transparent, juste et concurrentiel, de défendre la liberté de choix et l’intérêt des usagers. Il sera question de ses actions en faveur de la sécurité d’écoute des sons amplifiés, sur l’importance d’effectuer des tests réguliers et d’avoir recours à une prise en charge professionnelle de la perte d’audition ainsi que sur l’amélioration de la qualité des services apportés par les audioprothésistes aux usagers. » Par Mark Laureyns, de l’AEA.

http://www.silvereco.fr/marche-de-l%E2%80%99audition-enjeux-economiques-et-conflits-d%E2%80%99interet/312009 14h25 – Programme du Centre d’Implantation Cochléaire de Palavas-Montpellier : indications, réhabilitation et résultats. À partir de l’expérience du centre d’implantation cochléaire de Palavas et Montpellier, un tour d’horizon sera proposé sur l’implant cochléaire : les grandes étapes, les centres d’implantation en France, la réglementation, les indications pour l’adulte et l’enfant, la prise en charge post-implantation et les résultats. » Par le Dr Françoise Sterkers-Artières, de l’Hôpital Universitaire de Montpellier http://www.cisic.fr/

15h15 – La problématique « entendre dans le bruit » du point de vue d’un fabricant d’appareils auditifs. La compréhension de la parole dans le bruit est un défi pour les personnes concernées par une perte d’audition. Il existe des limites technologiques à ce qui peut être fait pour résoudre cette problématique. Cette présentation abordera les dernières innovations en matière d’appareils auditifs et de technologie sans fil qui améliorent la compréhension dans des environnements silencieux ou bruyants. » Par Dr Hans E. Mülder, Directeur Marketing de la société Phonak.

https://www.phonak.com/fr/fr.html

15h45 – Table ronde sur le thème « s’informer sur la perte d’audition » Ce qu’il est utile de savoir lorsqu’on entend mal, comment obtenir ces informations et auprès de quels interlocuteurs… Ces questions feront l’objet d’échanges entre des intervenants.

Numéro d’appels d’urgence 114 : passage en conversation total

http://www.urgence114.fr/

Centre National d’Information sur la Surdité (CNIS) : présentation du site www.surdi.info http://www.surdi.info/

Bucodes SurdiFrance : présentation du « Guide Pratique pour bien s’appareiller »

http://www.surdifrance.org/

Rappel des principaux stands.

www.audiofils. comwww.accessens.com www.phonak.comwww.cochlear.frwww.surdi.infowww.laboratoires-unisson.comwww.urgence114.fr www.journee-audition.org www.accesculture.org www.surdifrance.org

Maxime RINNA

 

Le traitement du neurinome de l’acoustique

 

Une information nous vient de France Acouphènes.

Depuis novembre 2015, l’hôpital de la Timone à Marseille est équipé d’une nouvelle version de l’appareil Gamma Knife, le modèle « Icon ». Ce centre est donc le premier au monde à l’utiliser. Il a été ouvert en 1992 avec un premier appareil Gamma Knife. Il existe désormais en France 4 appareils mettant en oeuvre cette technologie, les deux autres étant à Paris et à Lille – et 38 en Europe.

Qu’est-ce que Gamma Knife ? C’est un appareil utilisé pour des traitements neurochirurgicaux en radiothérapie stéréotaxique délivrant de façon très localisée une dose élevée de rayonnements ionisants. Cet outil permet d’opérer dans le cerveau sans ouvrir la boîte crânienne et sans anesthésie générale, ce qui réduit considérablement les risques de complications et améliore le confort du patient.

Épilepsie, maladie de Parkinson, névralgies faciales, métastases cérébrales, tremblements sévères, méningiomes, adénomes hypophysaires… et neurinomes de l’acoustique, les indications de la radiochirurgie par Gamma Knife se multiplient.

La radiochirurgie par Gamma Knife est indiquée pour le traitement des lésions intra-crâniennes mais aussi des lésions de la tête et du cou. Leader mondial pour plusieurs pathologies, dont le neurinome de l’acoustique et l’hamartome hypothalamique (maladie orpheline de l’enfant associée à une épilepsie extrêmement grave), l’équipe travaille en collaboration étroite avec d’autres services de pointe de l’AP-HM (Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille) : neurologie, radiothérapie, ORL, dermatologie, oncologie, etc.

Jean Maurice PLISSONNIER

 

Stage de lecture labiale de mars – Témoignages (suite)

 

Les deux jours de lecture labiale à l’Escale, lieu de regroupement par ailleurs bien sympathique, ont été bénéfiques pour moi.

Le travail avec Julie, attentive, souriante (ainsi que la jeune stagiaire Audrey) et par-dessus tout efficace et compétente, m’a beaucoup apporté : travail analytique puis plus global avec des exercices variés, parfois ludiques. Par contre j’ai moins apprécié les scènes mimées qui, pour moi faisaient plus appel à la gestuelle qu’à la lecture labiale. Mais c’étaient des moments de détente et nous avons bien ri, ce qui est important aussi !

Se retrouver entre nous, être tolérants et patients, c’est mieux accepter notre handicap.

Colette PREVOSTO

 

Pour la première fois j’ai pratiqué la lecture labiale dans un groupe débutant qui avait déjà participé à un stage ou à une formation avec une orthophoniste.

Nous avons revisité tous les fondamentaux de la méthode de Jeanne Garric que je connaissais pour l’avoir découverte lors d’un stage national avec l’ARDDS.

Stage très intéressant avec une orthophoniste compétente et dévouée, mais très difficile pour moi car je m’apercevais qu’il me faudrait des années pour arriver à me débrouiller. À recommencer ? Je ne sais pas…

Michel PREVOSTO

 

Stage LPC (Langue française Parlée Complétée)

 

A l’initiative d’Anne Marie CHOUPIN et Marie-Agnès CATHIARD, présidente et secrétaire de l’ARDDS 38, un stage de LPC était organisé les 5 et 6 maià Grenoble. Nous étions deux de l’ALDSM à faire le déplacement et pouvoir ainsi en profiter.

  • Qu’est ce que le LPC ?

LPC signifie Langage Parlé Complété (Langue française Parlée Complétée, depuis 2003). Il a été inventé en 1967 par le Docteur R. Orin Cornett, physicien américain. Importé en France vers 1977, il s’est adapté aux phonèmes de la langue française. Il s’agit d’un code phonétique : les sons sont codés par la main. Contrairement à la langue des signes, la main code les sons et non des mots. La LPC est réalisé en même temps que la parole et se calque exactement sur la structure de la langue française. Il permet de visualiser des sons qui sont peu audibles pour nos oreilles dans certaines situations de communication. Le code se compose de huit configurations de main pour représenter les consonnes ainsi que de cinq emplacements sur le visage pour représenter les voyelles. La configuration de la main pour la consonne est réalisée pendant le transport de la main vers sa position pour la voyelle, codant les syllabes au rythme de la parole. Le LPC est maintenant adapté à plus d’une cinquantaine de langues.

  • A qui s’adresse-t-il ?

La LPC est principalement enseignée aux enfants sourds ou malentendants suivant une scolarité classique. Elle aide à percevoir tous les sons de la langue française. L’enfant acquiert le sens des mots comme un enfant entendant grâce à l’utilisation de ce code. Cela lui permet aussi d’apprendre facilement à lire et écrire comme les enfants entendants.

Une large majorité de parents d’enfants sourds sont entendants et utilisent la langue française. La LPC a été conçue pour ces parents afin qu’ils puissent transmettre leur langue maternelle à leur enfant ayant une déficience auditive. Avec le LPC, l’enfant a accès à la culture française, orale et écrite.

  • Pourquoi s’y initier en tant qu’adulte ?

Le LPC permet de visualiser la totalité du message oral et de lever les ambiguïtés de la lecture labiale. En effet, on estime que cette dernière permet de percevoir seulement 30 % du message oral. Avec ce code, on peut atteindre une réception parfaite.

  • A quoi peut-il nous servir ?

La combinaison de la position et de la forme de la main constitue l’image visuelle de la syllabe prononcée et permet à l’interlocuteur de différencier les sosies labiaux comme par exemple, le bain, le pain, la main. Le code LPC permet donc de distinguer des syllabes identiques en lecture labiale ou ayant des phonèmes invisibles (K, G, R).

Dans des situations calmes et sans bruit gênant, la lecture labiale peut nous suffire. Mais lorsque la situation de communication est plus problématique, le LPC révèle toute son utilité. Il permet de visualiser des sons peu audibles pour nos oreilles. En outre, la LPC développe la capacité à utiliser la lecture labiale puisqu’il est nécessaire de synchroniser mouvements labiaux et code manuel.

  • Quelle formation ?

Avant 2005, l’ALPC attribuait le certificat de codeur LPC. Depuis 2005, une licence professionnelle a été créée pour préparer au métier de codeur (Paris et Lyon). Il est possible de participer à des stages de LPC, comme des stages de lecture labiale.

La formatrice, Laure RABAIN, présente à Grenoble, estime qu’une dizaine d’heures est suffisante pour connaître le code. Reste ensuite à s’entraîner au moins 5 min par jour pendant plusieurs mois pour acquérir une fluidité et une aisance pour coder et décoder !

Le LPC est un outil assez facile à apprendre. L’entourage doit forcément être impliqué mais ce code reste très accessible et plus facile à assimiler que la lecture labiale pour les personnes en lien avec des malentendants.

  • Déroulement du stage

Le stage s’est déroulé sur deux jours. Ce fut assez intense (6h par jour) malgré les pauses. Nous étions 11 participants (9 malentendants ou Sourds et 2 entendants). Le stage était animé par Laure RABAIN, formatrice codeuse, aidée de son assistant Pascal GEANTY, codeur lui aussi, tous deux venus de Saint Brieuc (22). Elle nous raconta l’histoire du pirate Elpécé et de son perroquet pour nous mettre dans le bain du code. Cette histoire nous a accompagnés les deux jours avec de petites phrases qui nous ont permis de mémoriser le code. Au vu de l’énergie déployée par la formatrice, nous avions à cœur d’assimiler ce code du mieux possible.

En tant que lyonnaises, nous étions hébergées chez Anne Marie CHOUPIN.

Rachel POIRIER

 

Notion de paysage sonore

 

Lors de la JNA 2016, de nombreux ateliers et animations étaient organisés tout au long de la journée à l’IRSTEA, Institut des Sciences Analytiques, à l’initiative de notre adhérente, Valérie CAILLAUD, avec le groupe « In-Ouïe » : le thème de cette année était celui de notre quotidien sonore.

Nous avons eu la possibilité, Rachel et moi, de participer à un atelier de 2 heures, intitulé « De chez soi au bureau, sensibilité auditive au quotidien ». Il était dirigé par Cécile REGNAULT, architecte-chercheur, directrice de l’ACIRENE, atelier d’études pour une meilleure prise en compte de l’environnement sonore.

Le mot « paysage » nous renvoie habituellement à ce que l’on voit, ce qu’on peut photographier. Le paysage sonore est défini comme une séquence de temps que la nature présente à l’oreille. Cette notion de paysage sonore a été développée par le canadien Murray SCHAFER, dans son livre « le paysage sonore » paru en 1977, synthèse de ses recherches.

Après un premier exercice d’écoute de bruits ambiants, Mme Régnault a demandé à chacun de noter chronologiquement tous les bruits qu’il entendait au cours d’une journée ordinaire. En commentant nos productions, elle mit en évidence la variété et l’abondance de sons que l’on peut percevoir, souvent sans y faire attention. Les exercices proposés nous ont permis de mieux comprendre la théorie.

En lien avec ses recherches pour améliorer les ambiances sonores en architecture, elle aborda ensuite les notions d’effet sonore, de réserve de silence, d’exposition, de santé auditive, … et termina par un inventaire étonnamment long de qualificatifs permettant de décrire les sons. J’en fus « soufflée » !

Un grand merci à Valérie et ses quelques collègues qui participent régulièrement à la JNA.

Nicole LEITIENNE

Le saviez-vous ?

  • Le bruit du domicile est la première source de nuisance par 2 personnes sur 3

  • Depuis 1963, le bruit est reconnu comme cause de maladie professionnelle

  • 17,7 % des salariés sont exposés à des bruits supérieurs à 85 dB (A)

  • Seulement 43 % des actifs ont déjà effectué un test d’audition

Plus d’informations, de sites à consulter, de vidéos sur le site : http://in-ouie.irstea.fr

 

Surdités, implants cochléaires et impasses relationnelles,

de Manuel CAJAL (le livre fait partie du fonds documentaire de l’ALDSM accessible aux adhérents)

 

Manuel CAJAL, psychomotricien et thérapeute, travaille depuis plus de 30 ans auprès des bébés et des enfants sourds, en lien avec leurs familles, également avec des adultes devenus sourds.

Son livre, même s’il demeure plus facile à lire par des personnes « implantées cochléaires », résulte d’une grande expérience de la surdité et de la thérapie possible. Il permet de comprendre le cheminement (plutôt difficile au début) de 2 personnes adultes qui, grâce à la connaissance de la langue parlée acquise avant l’implant, ont pu développer, plus facilement et progressivement, leur compréhension auditive avec les réglages. Il fait ressortir le cheminement, bien plus complexe et douloureux psychologiquement, des enfants sourds de naissance qui, après implantation cochléaire, ont de grandes difficultés à acquérir le langage et la compréhension après les différents réglages et le suivi.

Le soutien, l’aide et l’affection de l’entourage, en particulier les parents, restent indispensables pour de tels enfants.

Suzette MALLEIN

 

En Bref

 

– Certains hôtels s’équipent pour l’accueil des personnes malentendantes. C’est le cas de l’hôtel La Croix de Savoie (http://www.lacroixdesavoie.fr) qui s’est muni d’un système d’amplification pour l’accueil et pour la sécurité (flash lumineux pour l’alarme incendie). Ce n’est probablement pas le seul, merci de nous informer de telles découvertes.

– Des aménagements acoustiques peuvent être réalisés sur les lieux de travail. Ces aménagements prennent la forme de cloisonnettes, de claustras ou de panneaux muraux qui permettent une meilleure réverbération du son et une limitation de l’effet brouhaha. La société Surdicité les propose.

– La société SHD (Solutions Habitat et Détection) produit et commercialise des détecteurs de fumée (origine France garantie) adaptés pour les personnes sourdes et malentendantes. Vous retrouverez les informations complètes avec fiches produit sur le site à la rubrique aides techniques

– La surdité touche de nombreuses personnes mais est néanmoins le handicap le plus mal connu. La communication orale est le principal moyen d’échanges dans notre société. La technologie moderne (Internet) permet une communication à distance par écrit ou par tchat vidéo pour les personnes utilisant la LSF. Cependant, de nombreux services clientèle restent inaccessibles pour les personnes ayant un handicap auditif car le seul moyen de les contacter reste le téléphone. DEAFI est une société qui a pour objet de former des personnes sourdes ou malentendantes au métier de la relation client à distance pour en faire des experts qualifiés aptes à communiquer efficacement avec leurs interlocuteurs. Ces personnes ne sont pas des intermédiaires entre le client et l’entreprise. Elles sont véritablement des conseillers comme les autres conseillers clientèle.

 

Une certaine vue sur le handicap

 

« Le handicap est comme un barrage. Un barrage, dans le génie civil, on en construit plus que des ponts. Le barrage, il est fait pour quoi ? Pas pour emmerder le monde – sauf peut-être quelques écolos… Il est fait pour irriguer les terres, pour maintenir une certaine contenance d’eau, mais aussi, surtout, pour créer l’énergie. C’est cela que j’essaie de montrer : le handicap, à l’image du barrage, peut créer cette énergie ! L’eau, en passant par le barrage, va générer de l’énergie. Mais encore faut-il aménager le barrage ! Le handicap, tout comme le barrage, on ne va pas le reconstruire, il est là, on le prend comme il est, mais on peut inventer les canalisations et les turbines pour amener l’énergie là où il faut et quand il faut. Or, j’ai l’impression que la société dans laquelle nous vivons ne s’intéresse pas assez aux différents moyens qu’elle pourrait mettre en œuvre pour exploiter l’énergie déployée par la vie des personnes handicapées. On dirait qu’elle se focalise uniquement sur le barrage, pour étudier comment le supprimer – quitte à supprimer la personne et la vie qui la traverse.

Ainsi, tous, personnes handicapées et valides, nous avons à chercher des moyens innovants qui permettraient d’utiliser à bon escient l’énergie des personnes vivant avec un handicap. Nous pourrions apprendre d’elles et profiter de leur capacité à vivre et à s’adapter, à aller de l’avant, et ce pour devenir le meilleur.

Bref, le handicap de cet autre que je peux rencontrer, en vérité, peut m’aider à rééduquer ma propre vie. Oui, c’est cela ! Laissez-vous rééduquer par le handicap !

Mais attention, que l’on me comprenne bien, je ne veux pas dire par là que le handicap serait une bonne chose et que c’est une chance d’être handicapé. Ce serait un comble ! Non, je ne rendrais jamais grâce pour mon handicap. Mais, merci, oui, merci pour la vie, merci pour ma vie. »

Extrait du livre « Une sacrée erreur » de Jean-Baptiste HIBON (psychosociologue handicapé moteur)

 

Sortie du 18 juin

 

Pour notre dernière rencontre de la saison, nous vous proposons un piquenique – découverte du Parc de Gerland. Nous vous attendrons entre 11h15 et 11h45 à la sortie du métro B, arrêt Stade de Gerland.

Venez avec votre repas ; l’après midi, nous pourrons au choix nous balader dans le Parc, jouer ou simplement bavarder entre amis (es).

Nous entrerons dans le parc de Gerland au bout de l’Allée Jean Jaurès, par la « Porte de la Mégaphorbiaie ». C’est le nom donné en zone tempérée au stade floristique de transition entre la zone humide et la forêt. Ce terme semble définir le parc de Gerland et sa végétation.

 

Notre association est en « vacances » en juillet et août. Nous vous souhaitons un très bon été et espérons vous retrouver tous, prêts pour de nouveaux défis à prévoir, le samedi 17 septembre à 14h30 au local. Merci de votre présence.

PROCHAINES REUNIONS

21 mai : à 14h30 au local, rencontre autour du jeu

18 juin : piquenique au parc de Gerland (voir ci-dessus)

17 septembre : rentrée au local à 14h30

Prochaines permanences des lundis 14h à 16h : 6 juin ; 5 septembre

 

Posted in Sourde Oreille.

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