L’assertivité du groupe de parole

Le vendredi 5 décembre le groupe de parole s’est retrouvé comme (presque) chaque premier vendredi du mois à la Maison Berthy Albrecht à Villeurbanne pour échanger autour du thème de l’assertivité.

Tout d’abord, pourquoi ce thème ?

Parce que je l’ai repéré lors de la lecture du dernier livre de Virginie Delalande (livre disponible à la bibliothèque ALDSM). Pour rappel, Virginie Delalande est une personnalité française sourde. Elle est la première avocate sourde profonde de naissance en France. Elle est aujourd’hui coach, conférencière et auteur. Elle est l’auteure de deux livres :

– Abandonner? Jamais! , récit autobiographique parsemé de clés de développement personnel.

– Kiffe ton handicap ! un livre qui s’appuie sur des exemples vécus par l’auteure elle-même et mêlant coaching et développement personnel axé sur le handicap.

« L’assertivité, c’est savoir s’exprimer avec clarté et fermeté, sans agressivité. C’est une clé pour se faire entendre sans imposer, exister sans s’écraser. »

Partant d’un exemple vécu, elle présente ensuite les techniques pour une communication assertive.

J’ai découvert ce terme à cette occasion, c’est quelque chose que l’on a déjà évoqué lors des groupes de parole, sans le nommer comme cela. Lors des thèmes « s’affirmer », « exprimer ses besoins » en lien avec la surdité notamment. Il m’a paru intéressant de revenir sur ce sujet.

Réunis autour de clémentines et de papillotes, nous commençons la séance par un peu de linguistique. Le mot assertivité vient de l’anglais assertiveness, c’est en effet un concept qui vient des États-Unis. Il se traduit par affirmer, « faire valoir », « exprimer clairement ». Mais ce terme vient aussi du latin asserere (s’affirmer). C’est un concept qui est étudié en psychologie sociale.

Mais aujourd’hui nous avons plutôt discuté de la communication assertive en lien avec la surdité. Comment mieux dire que l’on est sourd / malentendant / handicapé / en situation de handicap… Là aussi la terminologie fait débat.

Notre besoin, c’est de faire passer un message. Dire « je suis malentendant et appareillé, mais j’ai quand même besoin que vous parliez en face de moi car je lis sur les lèvres ». Nous l’avons déjà évoqué : les autres ne peuvent pas savoir, c’est à nous de leur expliquer.

Notre besoin, ça n’est pas seulement d’entendre, mais de comprendre ce qui est dit. Dire « j’ai besoin que tu articules et que tu parles moins vite » est un message assertif, on dit ce que l’on attend de l’autre.

Adopter une communication assertive, passe par utiliser des phrases avec « je » plutôt qu’avec « tu » pour éviter d’accuser.

Il s’agit également d’apprendre à ne plus dire « excusez-moi je suis malentendant », mais plutôt « je suis malentendant, pouvez-vous répéter s’il vous plait » ou dire « je n’ai pas compris car je suis malentendant, pouvez-vous répéter plus lentement, plus clairement, en articulant (selon le contexte).

Comme toutes les techniques de communication, il faut s’entraîner.

Rappel des 4 styles de communication :

– passif : qui n’exprime pas ses besoins

– agressif : qui impose son besoin

– passif-agressif : qui n’exprime pas directement son besoin, mais est frustré ou agacé car il n’est pas compris (souvent le côté agressif est exprimé par l’attitude, la communication non verbale). Nos échanges ont montré que nous sommes souvent dans ce cas de figure : le message n’est pas passé, la frustration s’installe.

– assertive : qui exprime clairement son besoin

En conclusion, un message assertif commence par « je »… puis « tu »… Exemple : j’apprécierais que tu parles plus lentement.

Il n’y a plus qu’à s’entraîner !

Un petit diaporama de la belle troupe ayant réfléchi sur le sujet :

Posted in activités.