Le vendredi 5 décembre j’ai été conviée à une table ronde qui se déroulait au planétarium de Vaulx-en-Velin par Caroline BARBU, étudiante en mission handicap et accessibilité.
Juliette LAVAUX, présidente de l’association « culture arts et loisirs » à Vaulx souhaite rendre accessible aux personnes sourdes ou malentendantes les lieux culturels de sa commune comme la bibliothèque, le cinéma, le théâtre et le planétarium. De nombreuses associations étaient présentes dont l’ALDSM dont j’étais l’ambassadrice.
Une transcription écrite par le MESSAGEUR était prévue: j’ai donc pu suivre et participer sans problème à l’intégralité de cette rencontre.
J’ai pu apporter mon témoignage en tenant compte du ressenti des adhérents de notre association:
Concernant le cinéma, j’ai dit que je pouvais assister aux séances sans sous- titrages sans trop de problème si ce n’est la fatigue due à la concentration que cela me demandait. Par contre, j’ai expliqué que cela n’était malheureusement pas le cas de tout le monde. Il m’a été demandé la raison pour laquelle on n’utilisait pas la boucle magnétique. J’ai répondu que toutes les salles de cinémas n’étaient pas équipées et que celles qui l’étaient ne l’avaient souvent qu’en partie. J’ai ajouté que toutes les personnes appareillées n’étaient pas équipées de ce système qui reste une option sur les prothèses auditives!
Quant au théâtre, il m’est très difficile d’accès. Je n’y vais pas car j’ai beaucoup de mal à suivre une pièce. Je suis loin d’être la seule dans ce cas!
L’opéra n’est pas un lieu qui m’attire, mais mon mari est abonné et me dit qu’il y a des surtitrages automatiques vu que la compréhension orale est difficile pour tout le monde, même quand l’opéra chanté en français… On peut également se procurer un livret, en vente quelques jours avant chaque spectacle.
Les musées sont souvent plus accessibles grâce aux casques audio ou à d’autres supports, comme au Musée des Ducs de Bretagne à Nantes qui a la particularité d’avoir des tablettes sur pied dans chaque salle avec une transcription écrite en français.
J’ai expliqué qu’une personne malentendante est une personne qui entend mais qui a du mal à comprendre. C’est comme si nous étions dans un pays étranger. On entend les gens parler autour de nous sans réussir à comprendre ce qu’ils disent.
Beaucoup de progrès ont été fait mais la compréhension reste encore difficile surtout dans les milieux bruyants. Nous attendons beaucoup de l’intelligence artificielle et d’un nouveau système (Auracast) qui devrait nous aider énormément et ne pas nous obliger à faire répéter sans arrêt…
De jeunes sourds sont intervenus pour se plaindre de ne pouvoir sortir, faute d’information concernant les évènements ou films proposés pour eux.
Pénélope SCHULMANN, de la compagnie ON OFF, souhaiterait que la langue des signes soit enseignée dans les écoles au mettre titre que le français. Les personnes malentendantes ou sourdes pourraient ainsi communiquer entre elles sans cette barrière d’incompréhension.
Juliette LAVAUX aimerait organiser de nouvelles rencontres avec les associations pour savoir comment faire venir les personnes ayant un handicap auditif à un évènement culturel sur leur commune. Quelqu’un a précisé que les associations étaient constituées essentiellement de bénévoles qui n’étaient pas toujours en mesure de répondre à toutes les sollicitations !
La table ronde s’est terminée à 11h30 après 2 heures d’échanges. C’était ma « première table ronde » et j’ai pu assurer cette participation grâce à la collaboration de beaucoup d’entre vous. C’est en s’unissant tous ensemble que nous pourrons faire avancer la reconnaissance de notre handicap!
Etant donné que la ville de Vaulx-en-Velin souhaite rendre accessible ses centres culturels aux personnes sourdes et malentendantes, j’essaierai à l’avenir de me rendre à un évènement culturel sur cette commune, ne serait-ce qu’en remerciement aux personnes qui prennent en considération notre handicap ! Et j’aimerais beaucoup que d’autres communes fassent de même…
Christine