Groupes de parole, les témoignages

Les groupes de parole ont été mis en place depuis le début de l’année 2022. Après l’interruption estivale, le souhait de les reconduire sur le même principe a été validé. Toute personne adhérente à l’ALDSM peut participer gratuitement sous réserve d’inscription. Le nombre est volontairement limité pour que les échanges se fassent de façon fluide. Parler librement et écouter sincèrement sont les bases de cette activité animée par une psychologue, extérieure à l’association, sensibilisée au handicap.

Plutôt qu’un long discours explicatif, voici quelques témoignages.

Témoignage Instruite

J’ai longtemps « bloqué » sur le fait de participer à un groupe de parole car j’avais en tête l’image des AA (alcooliques anonymes) et ça ne me plaisait pas du tout de me retrouver en cercle et de raconter mes malheurs à d’autres malheureux… Comme quoi les clichés et les préjugés, on tombe tous dedans !

Lorsque l’on m’a proposé de participer au groupe de parole de l’ALDSM en début d’année, je me suis dit « pourquoi pas » car mon état d’esprit à ce moment-là était d’échanger avec d’autres malentendants qui rencontrent les mêmes difficultés que moi dans la vie de tous les jours (cf. les masques, les endroits bruyants, les réunions…) pour trouver des solutions pour mieux « gérer » ma surdité. Les personnes qui entendent normalement ont en effet du mal à comprendre ce que l’on ressent et ce que l’on qualifie de situation difficile leur parait hallucinant (exemple : aller au restaurant ou dans un bar musical). Les professionnels de l’audition (notamment audioprothésistes), même s’ils connaissent bien les problèmes rencontrés, ne les ont pas vécus et ne nous comprennent pas réellement.

Et bien, j’ai été agréablement surprise de « l’effet groupe de parole » : on se retrouve entre personnes qui ont plus ou moins le même handicap et qui ressentent plus ou moins la même chose (je n’ai jamais autant entendu de « ah oui, moi aussi… » quand il s’agit de l’audition). Cela n’a rien à voir avec des séances chez le psy car on ne déballe pas sa vie, seulement ce qui a trait à la surdité et seulement si on a envie de s’exprimer. De ce fait, on se sent moins « seul au monde » avec ce handicap et on découvre comment les autres se sont arrangés pour « gérer » au mieux et comment ils vivent les différentes situations. Jusqu’à maintenant, il était difficile pour moi de parler de ma surdité (sentiment d’être incomprise) et bien ça devient plus simple dans le groupe de parole. Et inversement, je suis à l’écoute des autres.

Au final, la surdité est toujours là, et les repas de famille seront toujours aussi bruyants (pas de miracle ! ), mais on a passé un moment agréable avec d’autres malentendants. Les discussions évoluent sur un thème proposé, même si inévitablement il y a des débordements lorsque certains thèmes nous parlent plus. La psychologue est là pour recentrer le débat si nécessaire et pour veiller à ce que chacun/chacune puisse s’exprimer. Elle nous aide également à mettre des mots sur certaines choses que l’on ressent et nous apprend à (essayer) de compenser nos états d’esprit négatifs par des émotions positives.

Témoignage Nature

J’ai participé au nouveau groupe de parole…

La jeune psychologue qui anime le groupe cette année est attentive à nos divers problèmes d’audition, souriante, elle parle posément et articule bien.

Sa présence est agréable.

Témoignage Courageuse

Un moment de convivialité avec Alina, une jeune psychologue très pétillante permettant des échanges dans le plus grand respect de toutes les personne participant aux groupes.

Témoignage Indulgente

Nouvelle rentrée, nouveau groupe de parole, nouvelles participantes, nouvelle psychologue, nouveau thème et… nouvelles perspectives !

J’ai rejoint l’ALDSM pour un partage d’expérience, de conseils, d’astuces afin d’aider le quotidien de la malentendante….que finalement j’ai admis être !

Un groupe de parole ? Pourquoi pas ! En effet, il me parait important, rassurant et apaisant d’échanger avec des personnes qui rencontrent les mêmes difficultés, comprennent les limites du déficit auditif, ont les mêmes perceptions que moi. Sur le thème du renoncement ? C’est vrai que ce terme me parle de plus en plus souvent, même si… ne l’ai-je pas entendu ? ne l’ai-je pas compris ?… J’essaie encore de lui résister fermement !

La première séance est de bonne augure pour la suite. Le groupe de parole fut très positif ! Bien sûr il fut question du problème qui nous rassemble, mais abordé sous l’angle des solutions… Ça change tout ! Attitude très positive des participantes et d’Alina, la psychologue qui a fortement contribué à faire régner une atmosphère détendue, bienveillante et constructive. Certes, le groupe de parole ne supprimera pas le déficit auditif, mais l’accepter, s’y adapter, faire autrement selon les termes d’Alina est une démarche qui permet de s’assumer avec sérénité et optimisme. À suivre. Très encourageant.

Témoignage Marrante

Quand le groupe de paroles s’est mis en place, j’ai pensé : c’est un luxe. 

Quand je l’ai fréquenté, j’ai pensé : c’est une nécessité. Pour moi en tous cas.

Cela m’a permis de prendre conscience de mon handicap, invisible et pourtant si présent. J’avais tendance à le nier, à me considérer comme « normale » et pas douée pour surmonter cette surdité. J’y ai entendu d’autres ressentis, d’autres vécus. Il y a une écoute bienveillante.

Prise de conscience qui m’a été bénéfique : je m’étais rendu compte que lorsque je participais à une réunion j’avais tendance à ne RIEN écouter, et quand je sentais que ça s’agitait, je me faisais résumer la situation par mon voisin ou ma voisine. Ici, je veux participer, suivre du mieux ce qui se déroule, en bref être là.

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