Semaine Ville et Handicap

Depuis quelques années, la municipalité de Villeurbanne organise les semaines « Ville et handicaps ». Tout au long de cette dernière quinzaine de mai, diverses associations de personnes vivant avec un handicap mènent des actions de sensibilisation. L’ALDSM participe volontiers à cet événement.

L’accent est mis sur les interventions en milieu scolaire. C’est ainsi que cette année nous avons pu intervenir dans 5 classes de cycle 3 (CE2-CM2).  Après une présentation de l’ALDSM, un peu de théorie concernant le handicap auditif que nous ponctuons de petits épisodes de vécus de personnes malentendantes, nous terminons par quelques exercices-jeux-devinettes de lecture labiale. Les élèves sont en général très généreux en questions et les interactions sont enrichissantes pour tous. (article détaillé à  lire ici).

A noter que cette année, nous avons dû commencer par parler des masques entravant la communication. Les élèves et leurs enseignant.e.s ont donc fait un peu de gymnastique (baisser le masque au moment de parler, le remettre ensuite).

Pour cette édition, nous avons également été sollicités pour une autre action passionnante : sensibiliser à l’importance de l’adaptation des films et des films parlant de la malentendance. Tout ceci s’est déroulé à la médiathèque du Rize (disposant d’une salle de spectacle/cinéma).

La première partie de cette action était menée avec une association de personnes ayant un handicap visuel et une professionnelle du cinéma venues parler de l’audiodescription.

Après une petite présentation des intervenants, il a d’abord été projeté un film sans son ni sous-titrage, puis le même extrait sans son mais avec sous-titrage en VFSTF (Version Française Sous-Titrée en Français) et enfin avec son et sous-titrage. Entre chaque extrait, l’animatrice de la médiathèque récoltait les impressions du public, leurs ressentis, leur compréhension et incompréhensions. Après la projection de l’extrait en mode complet, j’ai pu témoigner de l’importance du sous-titrage, du code couleur et de l’importance des indications (musique triste, porte qui claque….etc) pour vivre pleinement le film, se sentir à égalité.

Ensuite est venu le moment de l’audiodescription : un extrait avec seulement l’audiodescription (sans image ni dialogues), puis le même avec audiodescription et dialogues, puis audiodescription, dialogues et images et sous-titrage.

Des personnes de l’association de personnes avec handicap visuel et une professionnelle travaillant dans l’audiodescription ont pu témoigner de l’importance des images mentales, des choix à faire dans la description, de l’importance du cinéma pour les personnes malvoyantes ou aveugles.

A noter que le choix des extraits n’avait pas été fait au hasard : beaucoup de dialogues et peu de mouvements pour l’extrait « handicap auditif », beaucoup de mouvements de caméra, de déplacements des personnes et peu de dialogues pour l’extrait « handicap visuel ».

L’expérience était vraiment intéressante : travailler avec d’autres associations de façon complémentaire est toujours enrichissant. Les personnes de la médiathèque étaient également très impliquées et ont su mener avec bienveillance cet événement. Action à réitérer en espérant un public plus nombreux (le contexte de cette année n’aidant pas à organiser de telles actions).

La deuxième partie de cette action était consacrée à la malentendance. Le film « La décision » a été projeté dans son intégralité. Ce film montre le parcours d’implantation cochléaire d’Angélique ; elle est filmé par sa sœur, elle -même malentendante n’ayant pas fait le choix de l’implant.

Pour plus d’information sur le film, voici un lien : http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/59130

Suite à cette projection, un débat a eu lieu avec les personnes présentes dans le public. Angélique ayant eu un contretemps au dernier moment, j’ai donc parlé de mon parcours de « non-implantée », de mes réticences et de mon vécu de personne appareillée. Des discussions ont pu avoir lieu avec certaines personnes en mode off à la sortie de la médiathèque. Là encore, c’était un bon moment. Le débat a apporté des réflexions bien intéressantes à poursuivre.

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