En direct, le parcours du malentendant à la maison du don que Brigitte a testé pour vous !

En accompagnement des séances de sensibilisation à la déficience auditive auprès du personnel de la Maison du Don par notre association, je me suis portée volontaire pour tester grandeur nature le circuit d’un donneur de sang.

Le jour donné, Rachel et moi-même avons été reçues dès l’entrée par Madame Isabelle TOUBOUL et le personnel a été prévenu auparavant de notre déficience auditive.

L’agent d’accueil se trouve derrière un hygiaphone. Elle me montre un combiné téléphonique que je devine équipé de boucle magnétique grâce au logo.

Oups, je ne suis pas vraiment en condition de boucle magnétique. J’ai pour habitude d’utiliser un autre système basé sur les fréquences FM. J’ai pourtant bien pensé, la veille, à récupérer la télécommande pour paramétrer mon implant cochléaire gauche (pour info, je ne sais pas le paramétrer directement depuis l’implant lui-même), mais je ne me suis pas replongée dans le guide d’utilisation. Et pour l’implant droit, je peux le régler depuis l’application installée sur smartphone. A la maison du don, c’est le trou total, impossible de retrouver l’activation de la boucle magnétique depuis la télécommande. Impossible d’appairer mon implant droit avec le téléphone. Rhhhaa, cela commence bien cette aventure… J’ai ensuite une illumination qui me permet d’activer la bim sur l’implant droit !

Pour le parcours au-delà de l’accueil, la maison du don propose deux possibilités pour la boucle magnétique : ou le collier ou le casque.

Je teste le collier mais rien à faire, je n’entends que dalle. L’histoire ne dit pas si c’est une mauvaise position de ma part, ou un mauvais démarrage de l’outil. J’effectue un second essai avec le casque. Comme à l’accoutumée, je le pose sur le dessus de ma tête. C’est là que Rachel intervient en me précisant que ce casque se porte plutôt sous le menton. Gloups, grosse surprise ! Mais bon, ça marche plutôt bien comme ça.

Ouf, me voici enfin équipée d’une boucle fonctionnant sur l’un de mes deux implants. On peut enfin démarrer l’aventure. Enfin, la vraie, celle du parcours du don !

Je ne vous l’ai pas précisé, mais en même temps que les manipulations de connections , j’en profitais pour remplir le questionnaire de santé, ainsi que boire régulièrement à petite gorgée, parce qu’il faut avoir bu une bouteille de 50 cl avant le don. Autre évènement durant ces manipulations : on nous présente le docteur responsable du centre. Et je suis encore sous les feux de la rampe via la chargée de communication du centre.

Ensuite vient l’entretien pré-don. Isolée avec le médecin dans une petite salle équipée d’une table, je pose le capteur sur la table, le casque étant toujours sous mon menton. La plupart des questions reprennent celles du questionnaire papier que je viens de remplir. Mais pas que. Je suis bien contente de pouvoir bien entendre via la boucle magnétique car le médecin qui me consulte est un peu déroutant sur ses façons de poser les questions. Il me demande par exemple  comment ça va dans mon pays… comme si je venais d’une contrée très lointaine. Gloups. Je comprends par la suite qu’il veut s ‘assurer que je n’ai pas été en contact avec des tiques, vu que le département de l’Ain en serait bien envahi !

A un moment donné, il tourne les pages du questionnaire (ce qui crée des bruits de froissement de papier, bien captés par l’outil de boucle magnétique) en même temps qu’il me pose une question. Evidement qu’avec le bruit de froissement bien transmis par la boucle, je n’ai pas compris la question! Je demande alors au médecin de ne pas faire deux activités bruyantes en même temps. Ma remarque semble le surprendre et il réagit en avouant ne pas savoir comment se comporter avec moi, du fait de ma déficiente auditive.

 

C’est maintenant le tour du prélèvement. On m’installe sur le fauteuil. Cette fois, je pose le boîtier sur ma cuisse gauche, du même côté que celui de la prise de sang, donc à proximité de l’infirmière. J’ai envie de préciser que la salle est loin d’être remplie donc relativement calme. Avec la BIM, je comprends bien les propos de l’infirmière, très calme et bienveillante. Peut-être aurais-je plus de mal à saisir ses propos si la fréquentation était plus intense.

Une première piqûre sur le bout du doigt pour le dosage rapide d’hémoglobine pour confirmation d’aptitude. C’est OK. C’est parti pour une poche.

Le prélèvement se passe à merveille, rapide.

 

Il faut maintenant reprendre des forces. C’est l’heure de la collation !

La salle est, à mes oreilles plus bruyante. Il y a des questions sur ce que l’on souhaite manger ou boire… Avec mes victuailles, je ne sais pas comment m’y prendre avec le boîtier. J’ai les mains bien chargées.

C’est aussi le moment de faire un bilan oral à Madame Touboul et je suis questionnée par la personne chargée de communication.

Je leur fais part de mes remarques en vue d’améliorer le parcours du donneur malentendant :

Je leur dis qu’il est important que le personnel d’accueil connaisse le fonctionnement des outils et boucles magnétiques mis à disposition par la Maison du Don : démarrage, positionnement du collier et du casque. Le donneur Lambda ne connaît pas le système de démarrage de ces outils, mais uniquement la mise en route sur ses prothèses auditives ou implants afin de capter les ondes magnétiques. Peut-être serait-il bon d’envisager des fiches « modes opératoires » sur un document plastifié?

Le personnel doit être averti du fait que toutes les personnes appareillées n’ont pas forcément la position T et qu’il est donc inutile de proposer la boucle magnétique aux personnes qui ne l’ont pas.

L’utilisation de la tablette n’est pas à négliger car c’est un outil important pour les personnes non appareillées ou qui n’ont pas la position T sur leurs prothèses.

Le médecin doit veiller à poser ses questions dans un environnement très calme car la BIM amplifie tous les sons, même un froissement de papier..

Je leur fais part du fait que, tout au long du parcours, je ne savais pas où placer le boîtier de la boucle magnétique ce qui me rendait un peu mal à l’aise. De plus, je craignais de perdre le casque placé sous le menton. Le fournisseur des boucles magnétiques pourrait sans doute apporter des conseils concernant l’utilisation et surtout le positionnement du boitier durant les différentes étapes du don.

L’accueil de la part de toutes les personnes rencontrées à la Maison du Don de Confluence a été formidable. Ce fut un parcours plutôt idyllique, si on fait l’impasse sur mes déboires de mise en position T de mes implants, ainsi que sur la façon de porter le boîtier.

Je remercie Rachel de m’avoir accompagnée et guidée.

Grâce aux efforts déployés par la Maison du Don, le parcours pour les personnes équipées de boucle magnétique devraient être beaucoup plus confortable. Il n’y a donc plus lieu d’hésiter à donner son sang !

Rappelez-vous : un DON, une heure , c’est 3 vies de sauvées!

Brigitte

PS : Il est à noter que les dons se font sur rendez-vous

 

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